Michel Batlle est né le 3 avril 1946 à Toulouse, il est d’origine catalane par son père, réfugié politique de la Guerre d’Espagne. Plusieurs membres de sa famille sont artistes peintres ou musiciens.
C’est à 17 ans, en 1963, qu’il fait sa première exposition. L’année suivante il réalise s’est premières peintures abstraites dans l’esprit de l’Ecole de Paris et de la Peinture Américaine, sans oublier le Lettrisme avec lequel il a des affinités avec ses contre-écritures.
Parallèlement entre 1966-1967, il crée ses premières musiques expérimentales et concrètes à la suite de diverses expériences au sein de groupes de rock.
Il reviendra de temps à autre à la « Musique improvisée » dans des performances-peintures.
Il est le créateur en 1966 de la « Psychophysiographie », relations entre le corps et l’esprit traduites par tous moyens graphiques, sorte de simulacre scientifique produisant des anatomies imaginaires par lesquelles il mêle l’art et le corps, réalisant des gravures sur radiographies, il est le premier artiste à utiliser ainsi ce support, il gravera aussi des disques vinyles.
En 1970 il abandonne l’abstraction pour une nouvelle figuration expressionniste, préfigurant ce qu’on appellera dix ans après en France « La Figuration libre ».
En 1981 il crée la revue « Axe Sud » qui fait découvrir les nouveaux mouvements tel que la « Transavantgarde », la « Nouvelle sculpture anglaise » ou le « Graffiti ». D’autres revues plus confidentielles suivront. Plus tard il réalisera un site sur l’avant-garde japonaise Gutaï dont il est l’un grand défenseur avec son ami Ben Vautier: « Gutai.com ».
Dès l’arrivée des premiers ordinateurs personnels en 1987, il développe des séries de visages numériques mettant en avant l’esthétique technologique.
En 1989 Michel Batlle est le premier artiste vivant à exposer dans l’ex URSS, à Kiev; le hasard fait que le vernissage a lieu le jour même de la chute du Mur de Berlin.
Par la suite, il se détachera de tous courants, poursuivant une œuvre plus marginale et plus humaniste avec sa série des « Guerres culturelles ».
La fin du siècle le voit revenir au sujet unique du visage et du corps.
Il séjourne régulièrement en Afrique de l’Ouest et depuis 2010 travaille intensément la sculpture en métal.
Face à la situation de l’art d’aujourd’hui, Michel Batlle se présente comme un « artiste généraliste » pour qui l’art est avant tout une expérience et un questionnement sur la vie mais aussi un engagement essentiel pour le respect des différences, des cultures et de leurs territoires.